« Un diplôme du Garac reste un vrai sésame pour nos jeunes »

5 juin 2017 0 commentaire

En 69 ans, le Garac a formé plus de 22.500 jeunes dans les domaines technologiques et tertiaires.

Du CAP au diplôme d’ingénieur en passant par les bac pro, CQP et BTS, en 69 ans, le Garac a formé plus de 22.500 jeunes dans les domaines technologiques et tertiaires. Quel que soit le parcours scolaire, le Garac a pour mission de former chaque jeune aux exigences des nouveaux métiers de l’automobile et de l’aider à réussir au mieux son projet scolaire et professionnel. Rencontre avec Laurent Roux, directeur général de cette école basée à Argenteuil.

Qu’est-ce que le Garac ?

Laurent Roux : Le Garac créée en 1948 est l’Ecole nationale de la profession pour les filières auto, moto et poids lourd. Nous proposons des formations en mécanique électronique, en carrosserie construction réparation peinture mais aussi dans le domaine du tertiaire, le tout sur un même site. Les jeunes n’arrivent d’ailleurs pas forcément directement dans leur filière de prédilection ce qui n’est pas un problème puisque des passerelles sont possibles à tout moment.

Tous les modes de formations sont également possibles : scolaire avec le lycée privé sous contrat, apprentissage avec le CFA et contrat de professionnalisation. De plus en plus de jeunes font d’ailleurs un mixte de tout cela. En BTS tertiaire, par exemple le Garac a inventé une formule hybride. Nos jeunes sont élèves pendant un an puis apprentis pendant un an. Ça ne se fait que chez nous. Le Garac délivre des diplômes allant du CAP au diplôme d’ingénieur, en passant par le BEP, le bac pro et le BTS.

Notre école accueille 1.200 jeunes cette année. C’est un record historique depuis 1948 et ce n’est pas terminé. Nous comptabilisons 100 jeunes supplémentaires chaque année depuis 3 ans et devrions approcher les 1.300 élèves à la rentrée prochaine.

De nombreuses entreprises peinent aujourd’hui à recruter. Avez-vous, de votre côté, du mal à remplir vos promotions ?

L.R : Il y a 5 ans nous aurions pu nous interroger sur la carrosserie car les chiffres étaient en baisse. Mais aujourd’hui et depuis 3 ans, en carrosserie, toutes nos sections sont pleines ce qui nourrit de nouvelles ambitions. Le Garac va ouvrir un bac pro réparation des carrosseries dès la 1ère en CFA (1ère et terminale). C’est une formation que nous ne proposions pas en apprentissage jusqu’à présent et qu’il sera désormais possible d’intégrer après un CAP. Cela correspond à ce que souhaitent les entreprises qui préfèrent recruter à ce niveau-là.

Comment s’adapte le Garac aux évolutions des métiers dans le secteur de l’automobile ?

L.R : Dès que l’on peut avoir un intervenant de qualité, on le fait venir quel que soit son domaine : auto, moto ou poids lourd. Des motos très modernes nous ont par exemple été récemment présentées par un constructeur sur l’aspect connectivité embarquée. Nous avons de plus en plus de jeunes qui rejoignent nos filières parce que les objets sont de plus en plus technologiques. Ce n’est plus juste une histoire de boulon à visser ou dévisser. Les jeunes filles sont d’ailleurs de plus en plus intéressées, elles sont 40 cette année.

Globalement, une réflexion vient d’être engagé par l’ANFA (Association nationale pour la formation automobile) pour définir de nouvelles formations liées aux métiers de demain : l’après-vente connectée, le e-marketing, les nouveaux modes de consommation ou encore la voiture autonome. Ce travail va durer 5 ans mais petit à petit, nous mettons nous-mêmes en place des modules pour les intégrer dans le cursus standard. Les programmes de formation doivent évoluer de plus en plus vite. Tout le monde en est conscient.

Quel est le taux d’insertion des jeunes diplômés du Garac ?

L.R : Un seul exemple, en juin 2016, 374 élèves sont sortis du Garac. Trois mois plus tard, ils n’étaient que 10 sans emploi. Nous avons relayé leurs CV et tout a été réglé en 4 heures. C’est vraiment une filière porteuse. On a la chance de le dire. Les emplois dans ce secteur sont non délocalisables et les entreprises recrutent en permanence. Depuis 5 ans, en moyenne, le taux d’insertion au bout de 6 mois se situe entre 92 et 96 %.

Qu’est ce qui fait la force d’un jeune qui sort du Garac ?

L.R : A la sortie du Garac, un jeune dispose d’un savoir-faire technique mais aussi et surtout de compétences sociales, c’est d’ailleurs l’ADN de l’école. Les entreprises attendent d’un jeune qu’il soit poli, ne soit ni absent ni en retard. Ce sont les règles d’une vielle école mais nous l’assumons. D’ailleurs, le jeune et la famille en sont informés dès le départ. Le contrat de formation Garac est à prendre ou à laisser. Le recul nous permet de dire que les jeunes sont les premiers défenseurs de tout cela. Globalement, ils sont fiers de ce qu’on a mis en place pour eux.

Etes-vous une école de référence ?

L.R : On essaie de l’être, oui. Au-delà du fait qu’un diplôme du Garac reste un vrai sésame pour nos jeunes, notre force est de travailler pour des professionnels qui apprécient ce que fait l’établissement. D’ailleurs, ils nous le rendent bien.

Hélène Lerivrain

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