ESSCA, l’Ecole Supérieure de Sciences Commerciales d’Angers, propose le master DMA, un diplôme spécialisé en Développement des Marchés de l’Automobile. Comment ce master s’adapte-t-il aux évolutions et aux enjeux du secteur automobile ?
Nous avons interrogé Emmanuelle DUTERTRE, professeur et titulaire de la chaire Distribution & Services Automobiles à l’ESSCA, afin de nous présenter cette formation destinée aux étudiants du cycle supérieur à visée bac+5.
Quelles sont les connaissances et les compétences enseignées par le master DMA de l’ESSCA?
E.D. : Au sein de l’école, nous avons plusieurs formations associées au secteur Automobile dont ce master qui enseigne tout particulièrement les sciences de gestion : finances, management et marketing.
Notre approche s’appuie sur l’enseignement des connaissances demandées par les professionnels, afin de les décliner ensuite en compétences. Nous formons des managers qui seront chargés d’assurer l’interface entre les constructeurs automobile et le réseau de distribution.
Le marché de l’Automobile ainsi que ses métiers sont en pleine mutation et se diversifient ; qu’en est il pour le contenu pédagogique du master DMA ?
E.D. : Nous ne nous arrêtons pas au seul enseignement du marché automobile traditionnel (constructeur et réseau de distribution), nous menons des activités de recherches et d’expertise liées au secteur au sein de notre chaire Distribution du Service Automobile. Cela nous permet de nous tenir informés des évolutions du secteur et du marché, et ainsi les répercuter sur nos dispositifs de formation.
C’est pourquoi les produits financiers, les assurances, les garanties y sont enseignées et on élargit par ailleurs à des connaissances en jurisprudence sur le consumérisme, par exemple.
Et sur l’évolution des métiers de l’automobile, nous venons d’intégrer à notre master un module « Nouveau Services de Mobilité ». Il traite des nouveaux services associés aux véhicules électriques (autopartage, …), et des évolutions en terme de consommation automobile (locations entre particuliers, covoiturage, ..) et l’impact que cela révèle sur le business automobile. De part nos recherches nous avons aussi développé un cours qui vise à comprendre le fonctionnement et l’enchevêtrement de l’ensemble des différents canaux de distribution et de communication, sous l’effet notamment du canal web qui devient incontournable sur tous les marchés.
Les recruteurs de nos étudiants apprécient en général ce type de connaissances qui leur permettent d’être opérationnels assez rapidement. Grâce au master DMA, ils ont cette culture du secteur qui leur permet de comprendre les liens entre le réseau et les constructeurs.
Quels profils composent l’équipe enseignante ?
E.D. : l’ESSCA veille à composer son équipe pédagogique d’une relative mixité. L’enseignement est dispensé par des enseignants-chercheurs qui disposent d’une expertise du secteur automobile. Nous faisons également appel à des professionnels : des directeurs de concession(s) qui interviennent surtout sur les outils de gestion, des responsables vente-entreprise pour la maitrise de la relation B2B, et des experts du secteur (Consultants).
Les étudiants qui intègrent le master DMA doivent ils être passionnés par l’automobile?
E.D : Dans les faits on s’aperçoit que les étudiants ont toujours une appétence pour le secteur automobile, et plus précisément le produit. Néanmoins nous avons observé des profils qui se révèlent d’excellents professionnels sans être particulièrement passionnés. Ils arrivent à conserver une distance qui favorise une approche dépassionnée du produit. Je précise également que nous observons un fort intérêt de la gente féminine, même si ça reste une minorité. Les profils féminins que nous avons sont généralement très appréciés par les professionnels ; elles renouvèlent le genre et le métier avec une approche client souvent plus fine, et font preuve de moins de préjugés. Elles sont très recherchées par les recruteurs, même si l’accueil dans le milieu reste parfois compliqué.